Le fabricant alsacien Voltec Solar conçoit depuis 2015 des panneaux à faible empreinte carbone pensés pour répondreaux critères des appels d'offres français. Pour réduire l'impact écologique des modules, des partenariats européens ont été noués pour l'approvisionnement de certains composants et l'usine fonctionne en autoconsommation grâce à une centrale solaire installée sur son toit.
Si cette stratégie permet au constructeur de sécuriser des volumes de production jusqu'en 2022, Lucas Weiss, directeur général de l'entreprise, reste conscient de la situation de conccurence face à la Chine.
« Il y a de très grandes difficultés en termes de compétitivité par rapport à la Chine. On a un coût de production plus élevé mais en même temps on a un impact social et environnemental favorable. »
Pour peser sur le marché Voltec Solar s'est associé à Sistovi, un autre constructeur de panneaux solaire, pour créer projet Belenos. L'objectif : atteindre une production d'1 gigawatt à l'horizon 2023.
Autre moyen de s'imposer sur le marché : innover et se distinguer, par exemple, en fabriquant des tuiles solaires qui s'intègrent discrètement aux bâtiments. C'est le pari fait par Akuo Energy.
Lors de sa visite de l'usine à Châtellerault dans la Vienne en octobre dernier, Barbara Pompili a annoncé vouloir mettre en place un bonus pour les panneaux solaires esthétiques intégrés au bâti. Ce qui devrait donner un coup de pouce à la production française, dans un contexte de crise sanitaire où la réindustrialisation du pays semble remise à l'ordre du jour. Une priorité pour Eric Scotto, président d'Akuo Energy :
« On a vu dans les premiers jours de la crise sanitaire que nous avions des ruptures d'approvisionnement sur les panneaux solaires chinois. On doit regagner en indépendance pour la production de ce qui est essentiel pour nos territoires, et l'électricité c'est essentiel. »
Les tuiles équiperont plusieurs grands projets architecturaux à l'international, notamment le pavillon français à l'exposition universelle de Dubaï.